Said: la religion blanchit la surface, mais l’Evangile transforme l’être intérieur
Je suis issu d’une famille nord africaine. Nous sommes venus en France pour des raisons économiques. J’habitais dans un quartier populaire. Notre contexte familial était difficile et j’ai assisté à des scènes de violence qui m’ont beaucoup affecté, ce qui a contribué à développer en moi une recherche ardente de Dieu.
Dès mon jeune âge, mes parents m’ont inculqué les préceptes de l’islam, religion que je respecte et que j’aime, avec de bons principes éthiques et de moralité. Je pratiquais ma religion : le ramadan chaque année et la prière cinq fois par jour. Je demandais souvent à mes parents de me décrire le paradis mais ils n’avaient pas toujours les mots pour le faire alors Au fond de moi, il y avait cette recherche profonde d’une vraie relation personnelle avec Dieu. Quand j’avais environ 13 ans, un jour, ma sœur a subitement osé dire à la maison devant mes grands frères et toute la famille qu’elle était devenue chrétienne. Cela a été un choc pour nous qui sommes d’arrière plan musulman. C’était une trahison. Mes parents ont essayé de raisonner ma sœur en lui disant que c’était une séduction, que la religion chrétienne n’était pas la bonne et que le Coran était le dernier des messages. Mais il y avait en elle ce rayonnement et cette conviction que Jésus était le chemin, la vérité et la vie.
C’est à cette époque que j’ai commencé à consommer et à vendre de la drogue, tout en pratiquant de mon mieux ma religion. Mais à l’intérieur de moi, la haine grandissait par rapport au rejet, à l’exclusion, au racisme, à la massification du chômage. Beaucoup de choses me perturbaient : étais-je nord africain ou français ? Devais-je suivre le christianisme ou l’islam ? Je n’avais plus de relations avec ma famille, j’étais de plus en plus violent, révolté parce que je me sentais rejeté par la société occidentale.
Un soir, par hasard, j’ai pris la bible que ma sœur laissait toujours à la maison. Par hasard, je suis tombé sur un texte qui disait « les jeunes gens chancellent mais ceux qui s’attendent à l’Éternel renouvellent leurs forces. ». Je ne suis pas un mystique mais j’ai été vraiment envahi par la présence de Dieu. J’ai réalisé à quel point Dieu m’aimait, malgré tous mes péchés. Le lendemain matin, je me suis rendu au lycée. La gendarmerie et la police des stupéfiants m’y attendaient. J’ai été renvoyé du lycée pour trafic de stupéfiants et aucun lycée de la région ne voulait plus de moi. Le seul lycée qui m’a accepté se trouvait juste à côté de chez ma sœur. J’ai donc habité chez elle, et elle m’a dit clairement : « Tant que tu seras chez moi, tu iras à l’église le dimanche matin. ” Tous les dimanches matins, j’allais donc à l’église et j’entendais les paroles du pasteur, mais je n’y prêtais aucune attention. J’avais le cœur endurci et plein de haine. Mais trois mois plus tard, alors que je campais sur mes positions, Dieu a brisé la résistance de mon cœur, il m’a convaincu de péché. J’ai réalisé à quel point j’étais mauvais, méchant. Tout le mal que j’avais commis représentait une souffrance que j’infligeais à Dieu.
J’ai réalisé une chose : la religion blanchit la surface, mais l’Evangile transforme l’être intérieur ; la religion donne de bons principes de moralité mais l’Evangile est une divine proclamation. Toutes les belles religions nous prennent mais elles laissent l’homme tel qu’il est. Mais quand la puissance de l’Evangile pénètre dans un cœur, elle fait véritablement de lui ce qu’il doit être : un enfant de Dieu sauvé par grâce. Le salut ne s’achète pas, ne se marchande pas, on le reçoit par la foi et avec joie. J’ai compris que Dieu et la religion sont diamétralement opposés.
Je respecte toutes les belles religions mais pour moi, Dieu et la religion sont deux choses différentes. J’ai réalisé que l’Evangile nous offre une relation concrète et palpable avec Dieu. Ce soir là, j’ai pleuré sur ma misère et sur toutes les mauvaises actions que j’avais commises, sur tout le mal que j’avais fait à ma famille.
Pour moi, ancien musulman, la plus grande des choses aujourd’hui est d’avoir réalisé que Jésus est non seulement mon Sauveur mais aussi le Seigneur de ma vie. J’ai pu me réconcilier avec mes parents et avec le monde extérieur. Je suis allé voir mon père pour me réconcilier avec lui. Ce fut très difficile pour moi car j’avais beaucoup d’amertume dans le cœur à cause des scènes violentes auxquelles j’avais assisté. Mais Dieu m’en a donné la force. Jésus m’a donné l’amour dont j’avais besoin. Il m’a appris comment développer une communication intime avec Dieu. Et aujourd’hui, si j’ai une relation avec le Père céleste, c’est grâce à Jésus, au sacrifice qu’il a accompli sur le bois du calvaire.
